Publié dans la revue Coeur de plumes, vol. 1, Printemps-été 2019
ils crieront tous les vents
la rumeur de leur nation
un leurre d’épices
et une couleur d’iris
proxénètes des ondes
embaumeurs de livres
ils aboieront leur soif de sang
ils courtiseront des rêves faucheurs d’esprits
et seront monnaies jetables
pour l’au-delà confortable
à quoi rêveront-ils, la nuit brûlée?
enfants dissous, corps enfumés
ils porteront le manteau du salut
un étendard de fils blancs sur l’épaule des nus
et lorsque la terre tremble et avorte ses eaux
dans la nuit qui chavire
après leur naufrage
ils épouvantaillent des fillettes de paille
au réveil du siècle
ils jureront les mains en sang
que les verges se cassent
que les visages s’acclament
que les feux s’embrasent
vacarmes de masse
et soulèvements en tempêtes !
…des étincelles de pacotille
puisqu’au bout des cortèges
ils poseront les pierres
et ils crieront tous les vents