Un Roussard qui change toute la fin d’une histoire

Dernièrement, j’ai finalement compris Miliac. J’écris les Dissidents depuis 2012 et ce personnage vient tout juste de réellement connecter avec moi. Qu’est-ce qui a fait le pont? Une lecture…

J’ai voulu en faire un voyageur, celui qui cherche l’autre et qui s’en intrigue. Un curieux du genre humain, mais du type de ceux qui prennent contact avec les gens et qui s’en nourrissent. Complètement hors de moi. Je suis introvertie, lui pas. Je n’arrivais juste pas à le cerner. Il me posait des questions alors que c’était à moi de le connaitre. Il m’a semblé longtemps un éternel errant dans mon roman.

Miliac, un voyageur

J’avais bien capté quelques traits de sa personnalité. Dès sa naissance, il s’est senti de trop, cherchant à aider les autres à trouver leur place dans leur vie, sans savoir comment trouver la sienne. Il est angoissé d’un rien, il change d’humeur au quart de tour, le plus souvent du monde bienveillant envers les autres, même s’il s’emporte et se repose le temps de sourciller. Je le trouvais fade et trop « parfait », ou alors j’étais incapable de voir sa force et son combat dans l’histoire.

Puis une lecture. Euh non.[scratch that last]. Un Ted Talk avant une lecture portant sur la défiance politique. Miliac a tout de suite trépidé en moi, il me pointait du doigt cette conférence en disant : c’est à ça que j’aspire! Tout juste après, dans l’heure, j’achetais le livre de Gene Sharp: From Dictatorship to Democracy: A Conceptual Framework for Liberation. Et tout au long de la lecture, je voyais Miliac prendre des notes. Alors je m’suis dit, moi aussi, tient. Ma copie est maintenant surlignée d’orange fluo avec en souvenir mes heures d’étude du temps où je faisais des recherches à l’université. Que de nostalgie. 😔 Entre les derniers pleurs du jour de mon garçon épuisé et mes courtes soirées devenues trop rares, je sentais mon cerveau entrer en ébulition enfin!

Article complémentaire Prendre rendez-vous avec son personnage

La défiance politique est cette arme fascinante d’une population asservie qui reprend le contrôle — et ce sans violence — d’un système oppressant pour le détruire et instaurer un nouveau régime démocratique. J’ai eu le vertige. Miliac voulait tenter sa chance avec cette technique. Il disait que tout l’apprentissage de sa vie l’y menait. C’est là que je l’ai compris. Et que j’ai aussitôt vu la fin de ma saga complètement se transformer. D’où le vertige. Mais je ne peux revenir en arrière, Miliac et moi on a cette nouvelle connexion qui me mènera loin.

Du petit garçon qui se sentait de trop, voilà que je découvrais l’homme qui allait changer la destination de tout un peuple. Il a trouvé sa place dans l’histoire. Et l’a chamboulé, le vilain.

Miliac à’Jayen de la Narse

Pour ceux qui écrivent, vous arrive-t-il de devoir refaire au complet votre plan? Avez-vous eu des personnages durs à cerner, mais qui au final portait une clé essentielle à votre histoire? De quelle façon ça s’est manifesté? Et ceux qui lisent, quelle histoire vous a amené ailleurs sur la compréhension d’un personnage?

6 commentaires

  1. Ping :Un seul adversaire, soi-même – Marie d'Anjou, auteure

  2. Ping :Portait sur portée, opus 2 – Marie d'Anjou, auteure

  3. Ping :De cercle en cercle – Marie d'Anjou, auteure

  4. Ping :On se bâtit toujours à partir des autres – Marie d'Anjou, auteure

  5. Ping :Y'en a qui jouent à la tague - Marie d'Anjou, auteure

  6. Ping :Loec, ce Gary Stu - personnage complexe - Marie d'Anjou, auteure

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