La phonétique combinatoire peut donner des pistes de création de mots nouveaux, que ce soit pour un nouveau concept, une traduction, en fiction ou dans la réalité. Dans ce deuxième volet, sur quatre, il sera question de la différenciation et son complémentaire, la dissimilation.
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Dans le premier article à ce sujet, il était question de l’assimilation, quand un son tend à devenir comme son voisin du fait de proximité, et de la dilation, un son qui devient comme un autre malgré une séparation phonétique.
La phonétique combinatoire consiste à étudier l’effet des sons sur les autres dans un énoncé. Cette discipline permet de voir comment les mots évoluent et ça peut devenir un outil très riche pour quelqu’un qui cherche à créer des nouveaux mots en partant d’une langue connue, par exemple.
Différenciation
Dans le cas de la différenciation, le changement phonétique aura pour objectif d’accentuer une différence entre deux sons similaires qui se suivent, qui sont en contact.
Dans le cas du mot dehors /dəɔʀ/, il y a peu de différence phonétique entre «e» et «o» ouvert. Une tendance qui a été étudiée est que le «e» devienne «é» pour donner déhors /deɔʀ/. Le «h» étant muet, les sons étudiés sont en contact.
Dissimilation
Pour rester dans le même phénomène, la dissimilation sera la tendance à différencier deux sons proches qui ne sont pas contigus.
Le mot venimeux a subi une transformation qui lui a valu de faire un rejeton intéressant. De /vənimø/, on est passé à /vnimø/ puis à /vlimø/, les deux nasales (n et m) ici se sont différenciées avec le changement de l’une pour un /l/. C’est un bel exemple organique de création. Le mot vlimeux est une innovation toute récente et je vous invite à l’ajouter à votre vocabulaire, si ce n’est déjà fait.
Le prochain volet portera sur le phénomène de l’interversion.
Photo à la une: Mike Petrucci
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