Mon univers et le Moyen Nord

Comment j’arrive à parler d’un territoire, dans mes fictions, que je connais moins? Dans la sorte de prélogue L’Errant, dans lequel la jeunesse de Miliac est abordée, l’histoire a principalement lieu dans le Moyen Nord. Je connais peu ce genre de territoire et y ai vécu encore moins. J’ai choisi de porter un regard sur ce mésonord à travers celui de mon personnage principal.

Qu’est-ce que le Moyen Nord?

Le terme Grand Nord est assez connu, mais le Moyen, lui? Le découpage plus détaillé des zones circumpolaires me vient d’experts en nordicité, particulièrement des travaux de Louis Edmond Hamelin. Plusieurs facteurs entrent dans la description du Moyen Nord en le différenciant du Grand Nord et également de l’Extrême Nord.

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Grossièrement, le Moyen Nord se trouve être la zone de transition entre la taïga et la toundra. Lorsque la forêt boréale maigrit, il y a une zone plus riche en tourbières, plus faible en conifères, encore assez bien habitée par l’être humain et dont l’hiver dure facilement six mois. C’est là que se déroule l’histoire de L’Errant.

Miliac aime voyager et à travers sa curiosité pour les êtres humains en général, il a l’opportunité de découvrir un pays plus au nord du sien, qu’il nomme la Nordie. C’est à travers son regard un peu naïf, ouvertement accueillant à tout que je raconte ce territoire. Miliac a à peine vingt ans; tout ce qu’il découvre l’émerveille facilement. C’est par ses yeux d’étranger en ce lieu que j’arrive également à décrire un territoire que je connais peu.

Ce lieu que je connais moins

J’ai toujours préféré écrire sur des lieux que je connais. Je trouve qu’il m’est beaucoup plus facile de faire ressortir des détails inouïs que je risque d’ignorer si je décris un endroit où je n’ai jamais mis les pieds. Un regard neuf ou ancien sur un territoire me semble plus intéressant que celui qui n’a que des outils distants pour l’imaginer.

Tourbières de Havre-Saint-Pierre. Source: Wikipédia

Le Moyen Nord, j’y ai quand même mis un peu le nez. J’ai vu ses tourbières, même si je ne m’y suis pas aventurée. Je connais son vent impardonnable, ses moustiques affamés. J’ai grandi, si je me fie à la carte ci-haut, tout juste à sa limite. Ma connaissance est naïve, superficielle et assez rudimentaire. J’ai enrichi ma recherche de documentaires, de témoignages et de lectures. C’est en admettant ne rien y connaitre que je suis à l’aise d’en parler à travers le regard de Miliac… qui n’y connait rien non plus.

Comment j’aborde ce territoire

Miliac rencontre les gens du nord et est invité à vivre une saison avec eux. Pour faire vivre ce territoire par l’expérience humaine, je me suis inspirée de plusieurs peuples mésonordiques, mais pas seulement. Je pense notamment à la formation des premières cités-États dans le désert. La fabrique sociétale des Nordistes de mon histoire est basée sur une forme clanique. Ils sont éleveurs de caribous, patriarcaux, les rôles traditionnels sont essentiellement rigides. Ces gens utilisent des cairns comme balises, chassent la baleine en groupe de clans.

Ces Nordistes se montrent comme une forme antagoniste dans ma saga Dissidents. Par contre, dans l’Errant, Miliac apprend à les voir d’une façon plus personnelle, même intime. Ce bagage, il le porte jusqu’à la suite des événements de sa vie. Ces personnes qu’il a côtoyées plusieurs mois le forcent à revoir à ses convictions et ses préjugés. Miliac parcourt ce Moyen Nord à leur côté pour apprendre que vivre dans tout ce vent froid n’est pas si simple.

Comment toi tu arrives à raconter ton histoire qui se passe dans un lieu plus inconnu de toi?

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